
Retrouvailles avec mes collègues à poil ! Notre récit de voyage 5ème partie
A nous Québec ! C’est le cri du cœur que nous avons lancé en ce début d’année 2021. Nous avons décidé de vivre l’aventure canadienne. Je vous raconte la suite et la fin de notre récit de voyage. 5 ème partie.
Après un câlin collectif digne du meilleur Pixar, on se rend compte que la nuit est tombée. Nan ptet pas quand même. Au contraire, on se presse pour tout embarquer et prendre la route au plus vite, comme si nous étions poursuivis (always drama queen). On monte donc dans le char loué par le bojolimocko. Je suis morte de rire tellement c’est grand. Je n’arrive même pas à toucher les enfants installés à l’arrière. Faut dire qu’en terme d’expérience automobile, comme précisé auparavant, j’ai roulé 13 ans dans une 107, un pot de yaourt, une voiture qui a fait s’exclamer l’infirmière au Covid Drive “ Han mais y a 5 portes !” et ouais 5 portes, c’est le modèle Deluxe. Je me résigne donc au confort. David me précisant que c’est loin d’être la plus grande voiture. Et ben, j’ai pas fini de rire.
Après la photo réglementaire de la famille réunie envoyée à nos familles, on prend la route. On traverse une partie de Montréal puis rapidement on arrive sur l’autoroute qui nous amène jusqu’à Québec. On en prend plein les mirettes et on est secoué comme des pruniers à cause des nids de poule, apparemment légendaires, de Montréal. Je scrute les enseignes des magasins, les façades d’immeubles, les voitures canadiennes, les camions impressionnants, les 4×4 tractant des caravanes énormes. (On croise pas un seul gabarit de 107 dis donc). On sort de l’hiver et le printemps pointe son nez. On sent que la nature se réveille. Il est bientôt 10h, on crève de faim. N’est-ce pas Alexandre ? On prend une sortie d’autoroute et on se dirige vers un “A&W” Burger. On commande des “chefs d’œuvre au bacon”, des “languettes de poulet” et des « breuvages« . Ici quand on parle de “boissons”, on cause d’alcool. Je dis pas que cela peut-être une solution pour avoir la paix avec les enfants, mais on va rester sur les breuvages.
La petite troupe est franchement bien joyeuse de se retrouver. Eléonore en fait des caisses (d’où peut-elle tenir ce sens de la comédie?), Alexandre est plus sobre mais on sent qu’il est plus serein. D’ailleurs, pas un mot sur le repas, il a l’air de s’adapter finalement.
“ On voit le château”
La route passe vite, là aussi la compagnie est agréable. On arrive aux portes de Québec. On aperçoit Ikea et Décathlon, histoire de se donner des repères connus. Ils sont forts ces suédois. On découvre le fonctionnement des feux tricolores, le droit de tourner à droite au feu même quand il est rouge. Alexandre remarque que les voitures n’ont pas de plaque d’immatriculation à l’avant. Celle de l’arrière porte le drapeau québécois et la devise “ Je me souviens”. Ça me marque. J’imagine les plaques françaises avec les mêmes atouts. Être coincé dans les bouchons, le nez rivé sur un “Liberté Égalité Fraternité”, ça pourrait être pas mal.
On passe sous le pont de Québec, on longe le Saint-Laurent. On découvre les reliefs de notre nouvelle ville. Et puis on passe par le vieux Québec. David se gare rapidement sur la piste cyclable pour qu’on puisse admirer le château de Frontenac. On l’a tellement vu en photo que là on est quand même ému de le voir en vrai. Et puis, on reprend notre parcours. Les routes sont super larges, je trouve. David m’impressionne par son aisance : “Mais t’as déjà conduit dans Québec ? C’était quand ? Avec qui ? C’est à qui ce cheveu sur le fauteuil hein????”. Il a simplement fait beaucoup de bus depuis qu’il est arrivé.
Cherche location acceptant morue
Et il est venu le moment où je consacre une partie de notre récit au défrichage, parce qu’il n’y a pas d’autres mots, que mon bojolimocko a eu à faire. Arrivé le 20 janvier, il a pris possession de son joli 2 pièces, plutôt confortable, avec vue sur cour pour plus de tranquillité. Chose qu’il regrettera. Parce qu’en 14 jours, il ne verra quasiment pas d’humain en chair et en os, tout confiné qu’il est. Commande de bouffe en ligne (avec une carte CMB qui ne passe pas partout. Lol. On aime l’aventure), demande de numéro d’assuré social, rdv téléphonique avec la banquière (hispanique avec l’accent québécois : un combo gagnant) pour avoir les deux cartes, une de crédit, une de débit. (On me l’a déjà expliqué plusieurs fois, j’ai po compris. Je vais pratiquer et je vous expliquerai après, on fait comme ça ? ). Et puis le gros sujet, le gros gros gros sujet de tracasserie, d’insomnie, de stress et cause d’addiction au gaviscon : trouver un logement suffisamment grand pour nous permettre de faire du télétravail sans se marcher dessus et qui accepte les animaux. Plus précisément, qui accepte le chien, la morue, la grosse feignasse, ma “comptable”, ma collègue de free-lancing adorée, ma morue-morette-qui-pue-qui-pète.
Autant les chats sont acceptés, et honnêtement on trouve qu’un chat peut largement plus dégrader un intérieur qu’un chien. Autant les chiens, les propriétaires sont beaucoup plus frileux. On épluche donc les sites d’annonces de location. Markeplace n’a plus de secret pour moi. On envoie des messages, des photos de la chienne pour inspirer un peu d’amour… On essuie refus sur refus. David visite une maison située face à des serres éclairées en permanence la nuit, à deux pas d’un énorme complexe commercial. On aspire au changement mais quand même y a des limites. Et pis on a déjà eu une maison qui donnait sur des serres. Et même si on vivait à côté d’une adorable coiffeuse et d’un paysagiste au grand cœur, on ne va pas réitérer.
Pendant sa 14aine, David échange régulièrement avec une propriétaire plutôt ouverte sur la question animaux. On potasse le quartier, la maison, … Ça nous plaît bien. On a l’espoir. Et puis douche sur l’espoir. La maison a été louée par le mari de la dame. ( Couple ! Boostez votre communication !!). Du coup, on reprend les recherches. A sa sortie de 14aine, David prévoit quelques visites, principalement des appartements en plein centre. On flippe un peu de la cohabitation avec chien chat enfants en bas-âge et 2 télétravailleurs mais bon pas le choix…. Et puis, le samedi matin, David jette un dernier coup d’œil aux annonces et retombe sur l’une d’entre elles. Les photos ne rendent pas top, mais l’adresse l’interpelle. La maison est située juste en face de celle qui nous est passée sous le nez. On en cause. Il appelle le propriétaire, évoque le chien. Le propriétaire est ok chien et propose de faire une visite. David fonce sur place et me fait la visite en visio. La maison me paraît immense, baignée de lumière, spacieuse. Et pis il est ok chien. Chic on n’aura pas à se débarrasser de la morue. (Genre, comme si les gens abandonnaient leurs animaux derrière eux …). Le bail est signé. Le problème est résolu.
Retrouvailles en blurp
Le Dahuid prendra ses repères assez vite. D”autant plus vite, que je lui expédie fissa les deux bestiaux deux semaines à peine après son installation. Mais revenons, ou plutôt accélérons jusqu’à notre arrivée. A ce moment-là, nos animaux sont arrivés depuis 3 semaines. Nous nous rapprochons de notre nouveau chez-nous. Je le dis pas, mais j’en mène pas large. J’ai zéro sens de l’orientation. Je me répète “ tu vas vivre ici maintenant, c’est ton nouvel environnement”. On roule doucement dans les rues, le temps d’apercevoir des gamins en train de jouer au hockey dans la rue. Y a pas mal de cyclistes, et surtout plein d’enfants.
Et pis, nous voilà dans la rue de notre maison. Je reconnais enfin le petit parc de jeux à côté de la maison. Je reconnais la façade de la maison. Bordel, qu’est-ce que je fous là. Ah ben oui ça reste toujours un peu dans la tête. On se gare et quand même on a hâte de pousser la porte et de retrouver nos bétapoil. Vous l’aurez compris, je suis une grande romantique. J’ai imaginé forcément les retrouvailles avec ma chienne et mon chat. Forcément, c’est terriblement émouvant, joyeux… avec le chien. Le chat, je sais d’avance que comme dirait Garfield, à qui Jon demande “ je t’ai manqué?”, “Oui et j’ai aimé ça”. Le grotadchat va nous faire la gueule. Mais mon chien-chien lui va me faire la fête. Vous sentez le truc arriver ? On ouvre donc la porte et de suite, on comprend que quelque chose ne va pas. La chienne a vomi, chic. La chienne a fait pipi. Chic. La chienne est terrorisée de se faire engueuler. La chienne ne fait même pas attention à nous. Happy end tu repasseras…
Pour être honnête, les animaux ont quand même mis du temps à se remettre de leur voyage. Il a fallu encore quelques jours pour qu’on retrouve notre morue chérie comme elle a l’habitude d’être : vautrée sur le canapé et à venir nous embêter quand on a envie de se poser. Depuis tout est rentré dans l’ordre, elle dort 23h sur 24. Quant au chat, finalement c’est lui qui nous a fait le plus de joie. Plus tranquille, plus câlin. Il m’a snobé un peu, histoire de. Mais quand même, son harem est à nouveau au complet.
La maison est encore plus grande que j’imaginais. Ça tombe bien on va y passer du temps dedans. Notamment pendant cette 14aine. Les enfants découvrent leur nouvelle chambre (toujours dans le même état d’esprit : joyeux, vifs, prompts à monter). Le père noël est passé en retard ou en avance, mais il a laissé pas mal de cadeaux pour s’occuper pendant la 14 aine.
On bouscule un peu les habitudes de vieux garçon qu’a pu prendre le papa avec ses animaux. La maison est pleine de vie et moi j’ai le wifi. Et bientôt, je sors mon ordinateur pour me lancer dans le récit de notre voyage que j’achève ici.
Merci pour vos si jolis commentaires, qui m’ont fait rougir. On est tout là-bas, mais on vous a emmené un peu avec nous ici. On vous garde au chaud dans nos cœurs et nos têtes d’accord ?